2013 juin

De quoi demain sera-t-il fait ?

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Les artistes aiment nous raconter des histoires…
Dans « Cosmos Life » Véronique Talec nous livre sa relecture du temps,
celui qui s’est écoulé depuis des millions d’années, mais aussi celui qui semble se dessiner et va peut-être nous arriver…

« De quoi demain sera-t-il fait demandait un poète ?
Mais comme hier, de chagrin, d’ennui, de mensonges… »

écrivait Jean-Paul Toulet.

Tous les artistes vivent dans le futur, ils sont visionnaires. Véronique Talec ne déroge pas à la règle, son art semble déjà être sur les trace de notre avenir. Dans ses dernières réalisations « Cosmos Life », elle semble avoir trouvé une équation, un algorithme poétique pour nous expliquer la grande énigme de l’univers… Après  » Les tombés du ciel « ,  » Ses grandes gueules «  et  » Ses peintures papiers », elle revient à ses premières amours : les coulures, la technique du dripping avec laquelle elle s’amuse à solliciter le hasard pour nous livrer sa suggestion du monde. Elle nous plonge dans le cosmos en s’amusant à peindre et dépeindre nos vulnérabilités.

Depuis toujours, les hommes s’interrogent sur leur place dans le cosmos et leur destinée. Recherches après recherches, celles-ci n’ont fait que le rapetisser, à la fois dans le temps et l’espace en lui apprenant qu’il avait surgi par hasard et nécessité dans un univers qui lui était totalement indifférent… Faut-il s’en inquiéter, s’en réjouir ou s’en désespérer ? Véronique Talec a décidé de s’en amuser et d’en faire des tableaux pour revisiter les mystères de nos origines…

Une superposition de filets de couleur d’un même spectre qu’elle laisse goutter au fil de sa pensée. Entre l’artiste et sa main, le pinceau s’efface, disparait. Il n’est plus médium, il devient ligne, mouvement, énergie. Un long fil d’acrylic ou de glycéro qui s’étire, serpente, s’anime sur les cartes postales agrafées en guise de fond.

En allant au plus près du mystère de nos origines, Véroniques Talec a voulu avec son agrafeuse approcher l’essence même de notre destinée. Elle s’interroge, de quoi avons-nous le plus besoin, d’histoire, de récit ou d’espoir ?

Détails les masqués

Support de l’essentiel…

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Après avoir gratté, griffé, tailladé et cherché à révéler les dessous du dessus des choses, Véronique Talec s’est à nouveau plongée dans son imaginaire pour donner corps à de nouvelles créations, toutes plus étonnantes les unes que les autres…

Délaissant ses pinceaux et armée de son agrafeuse, elle a voulu nous mener au cœur du papier, afin de nous conter son histoire passée, présente et à venir. Médiateur de savoir, de mémoire et support de l’essentiel, elle s’interroge sur le devenir de ce fragile médium qui a accompagné et consigné tous les faits et sentiments du monde.

Au travers de ses personnages qui naissent des profondeurs de ses tableaux, Véronique Talec nous invite à nous rendre une petite visite à nous-mêmes, comme pour nous montrer que notre relation à l’autre, notre lien social se sont longtemps nichés et exprimés dans les fibres du papier…

oiseau

Partira, partira pas…

Avec Véronique Talec le papier jaillit de la toile, il se métamorphose, devient volume, épaisseur, espace intérieur. Ses tableaux se transforment en page, en interrogations, mais surtout en une source d’inspirations intarissable…

Que va-devenir le papier ? Quelle va être sa destinée ? Quel regard allons-nous désormais poser sur cet objet qui a tant œuvré pour la transmission des idées et le rayonnement des cultures ? Véronique Talec nous parle du papier…

Masqued manVous développez une approche picturale originale en mêlant les matières, les couleurs, est-ce une manière pour vous de vous affranchir de la peinture ?

C’est vrai, je peins avec une agrafeuse, un marteau, des tournevis, une vrille… Et mes couleurs sont des cartes postales, de vieux sacs en plastique, des bouts de ficelles et de cartons.

Je malaxe, je déchire, je froisse, je chiffonne et je punaise tout ce beau petit monde. C’est ma façon à moi de m’exprimer et de faire part aussi, de mon ressenti sur les tendances de la peinture contemporaine…

 

Les masqués

Pourquoi avoir voulu faire un éloge du papier ?

Le papier vous savez, c’est un vieil ami, un ami séculaire, une matière de mon imaginaire… Depuis toujours, il m’accompagne sous toutes ses formes dans chaque geste de mon existence.

Que ce soient dans les occasions les plus solennelles, les plus graves, où les plus futiles de ma vie, il a toujours été là et il sera toujours pour moi une source d’inspirations, l’éphémère et la permanence, le sens et l’insignifiance, le précieux et le jetable…

À ma manière, je voulais le remercier, lui rendre hommage…

 

Les 4 angesVous avez beaucoup travaillé sur la mémoire, l’oubli, la trace, l’altérité, comment le papier s’est-il imposé à vous ?

Le papier est la substance même de notre mémoire. Il a été le premier outil à consigner nos faits, à conserver l’Histoire et les sentiments du monde, et cela bien avant l’arrivée de l’ordinateur…

Du roseau pensant ( le fameux papyrus ), à la peau de chagrin ( le parchemin ), en passant par le chiffon savant ( la première pâte à papier fut d’abord réalisée à base de chiffon ), son invention associée à celle de l’imprimerie a bouleversé notre organisation sociale, nos pratiques cognitives et sensorielles.

Il nous a reliés aux générations et civilisations du passées, tout comme l’art…

 

Pixel & PixelLa puissance, la vitesse, la mémoire presque infinies des machines numériques remettent en cause pour la première fois dans l’histoire, le rôle du papier comme support de texte et d’image…

Oui, tous les jours, des pans entiers de nos habitudes se dématérialisent et sont digitalisés. L’encre de nos courriers, de nos magazines et de nos billets d’avion se virtualise…

Notre miroir de papier s’est brisé. Mais pour autant, est-ce une remise en cause de sa légitimité ? Je ne le pense pas et partage la pensée de Derrida : «  L’écrit, l’écran, l’écrin… » On ne porte plus le même regard sur le papier désormais. Il a changé de signification.

Aujourd’hui, il apparaît en même temps, plus solide et plus précaire que le support numérique; plus proche et plus lointain;  plus et moins appropriable;  plus et moins fiable; plus et moins destructible, plus et moins manipulable; plus et moins protégé dans sa puissance de reproductibilité.

En somme et comme nous tous, il a les qualités de ses défauts…

 

Le papivoreSupport, sujet, surface ? Depuis la naissance des écrans, le papier ne cesse de mourir. Selon vous, quelle va être sa destinée ?

L’époque n’est plus au papier, mais il résiste, il subsiste. L’ère virtuelle qui se dessine n’a pas encore eu sa peau, son vélin !

Il me semble, plus froissé par l’accélération de la modernité que par le poids de son passé. Pourquoi faudrait-il le sacrifier, le délaisser pour une autre invention ?

Son attrait, sa proximité et l’intimité qu’il nous offre ont encore de beaux jours devant eux. Même si nos écrans deviennent de plus en plus tactiles, ont-ils le tact, l’élégance et la noblesse du papier ?

 

Les simpletsLa singularité de votre travail empreinte de poésie et de surréalisme ne procède-t-elle pas de l’ambiguïté de vos créations à être à la fois sculptures et peintures ?

Pour moi, le papier résonne. Sous l’apparence d’une surface plane, il est aussi volume, plis, contenance…

Dans mon projet, j’ai cherché à ne pas opposer les choses. À réunir par exemple ces 2 supports artistiques que sont le papier et la toile, pour sublimer “leur origine herbeuse”, comme l’évoquait Roland Barthes, lorsqu’il parlait de ces 2 supports. Le papier jaillit de la toile et devient volume, épaisseur du réel, alors que la toile se fait page et espace intérieur.

Que ce soient avec le portrait de cette Femme éperdue, de ces anges déçus, de ces curieux cols blancs au bout du rouleau… j’ai cherché à montrer que notre lien social s’était longtemps niché et exprimé dans les fibres du papier…

Le masqué bleuOn voit bien à travers votre galerie de personnages masqués, que le papier détermine également notre identité, mais pour combien de temps encore ?

Le papier permet de nous localiser dans un lieu, une adresse. Il nous authentifie dans un espace euclidien… Il a été longtemps la source de notre identité pour des raisons juridiques, administratives ou symboliques; il est même apparu comme étant l’un des moyens les plus appropriés pour conserver un acte, une trace, notre signature. Il nous singularise…

C’est l’une des thématiques que j’aborde à travers mes personnages masqués. Moi est un autre et cet autre que moi est mon semblable, mais jusqu’à quel point ?

Avec l’ère digitale, nous allons tous devenir des “sans-papiers” avec des ID et de multiples traces numériques ! Notre singularité est à un tournant…

 

Les masques de la capitulationLe temps du papier n’est plus, ses jours sont comptés ?

Non, le papier est encore partout, il ne pourra pas être totalement balayé par les écrans, ni les problèmes écologiques qui sont liés à sa production.

Même en retrait, il nous est trop utile,  trop indispensable, et à mes yeux trop précieux, le papier restera !

 

 

 

 

Yellow red people 1

Matières à explications

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Artiste peintre figurative depuis ses débuts, Véronique Talec aime dessiner des personnages aux corps étranges, des êtres hybrides empreints de mystères et de loufoqueries. Des créatures aux têtes improbables, aux gueules expressives réalisées dans différentes tailles, couleurs et matériaux.

Yellow red people – glycero sur bois 40 x 70

Corps de l'esprit

Une étrangeté minimaliste

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Variée, grave et légère. Futile, dense et touchante, l’oeuvre de Véronique Talec est protéiforme, elle naît dans l’instant, l’urgence du moment et procède bien souvent d’une étrangeté minimaliste, parfois déroutante. Son art questionne, son extrême sensibilité interroge. Au regard de la richesse et de l’éclectisme de son invention, son talent ne peut laisser indifférent.

Aspirine – acrylic sur bois 170 x 140

Rien n'a d'importance

Rien n’a d’importance

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À travers son art, oeuvre après oeuvre, Véronique Talec cherche à dépeindre les contours de nos vulnérabilités. En filigrane transparait un thème récurrent dans son travail : nos irréversibilités relatives, tout ce qui est construit peut-être déconstruit; tout ce qui est déconstruit peut-être reconstruit. Comme s’il nous fallait en permanence apprendre à désapprendre pour voir le monde autrement,
le vivre différemment.

Rien n’a d’importance – acrylic sur bois 150 x 120

Le masque de la capitulation ( détail )

Extension du domaine de la toile…

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De plus en plus dans ces récentes compositions, Véronique Talec cherche à densifier les traits
de ses personnages, à donner davantage d’épaisseur à leur étrangeté. La technique de l’agrafage
qu’elle affectionne tout particulièrement et qu’elle associe à l’utilisation de papiers recyclés,
lui permet de réaliser des formes anthropomorphiques étonnantes et inattendues.
Elle lui offre la possibilité d’incarner ses personnages dans une autre dimension.
Dans un relief qui donne à ces derniers l’impression qu’ils vont s’émanciper, s’affranchir de la toile
et sortir du cadre pour se fondre dans l’espace et venir à notre rencontre.

Le masque de la capitulation – papiers recyclés agrafés sur bois 70 x 50

Ni tout blanc, ni tout noir

Ni tout blanc, ni tout noir

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Véronique Talec peint à l’instinct, avec ses tripes, ses émotions. D’un geste, une griffe;
d’un jet, une coulure, elle exprime les sentiments qui l’animent. Vite, très vite, ses tableaux
se remplissent, leurs compositions se dessinent; ses personnages prennent formes, prennent vie de manière compulsive. Ils s’étalent dans une flaque de noir, de blanc, un mouvement de jaune, une révolte de rouge. Grattés, griffés, arrachés au support, ils émergent, nagent, surnagent à la recherche d’une rive vers où aller, vers où poser.

Ni tout blanc, ni tout noir – acrylic sur bois 70 x 50

Sur un fil

Sur un fil

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Comme souvent dans l’oeuvre de Véronique Talec, il est question de trace, d’empreintes, de ce qui s’efface
ou surgit de la matière. De ce qui marque et arrête un regard. Les formes auxquelles elle donne vie sont multiples, filaires et organiques. Elles nous convient à sortir de nous-mêmes, à nous projeter dans l’espace d’une présence, d’un fragment, de faisceaux de brides de choses invisibles ou soupçonnées qui réinterprètent le réel et interagissent aux propos de l’artiste qui les a construits.

Sur un fil – acrylic et griffures sur bois 150 x 150

Ce n'était pas mon histoire

Crucifixions

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Sang recours

Ces oeuvres ont été réalisées sur de grands formats à dominantes bleutées, sombres et vermillon.
Elles font parties des oeuvres les plus puissantes, les plus saisissantes de l’artiste.
On y voit jaillir d’un fond bleu nuit la tête d’un personnage qui a perdu sa verticalité et s’affaisse
sur un corps désespéré et écartelé. Ces compositions picturales font bien évidemment références aux scènes sacrées de la crucifixion et consacrées aux écorchés par les grands maîtres de la peinture, Chaïm, Soutine, Bacon.

Ce n’était pas mon histoire – sculpture ficelle et plâtre, acrylic sur bois 180 x 150
Sang recours – sculpture ficelle et plâtre, acrylic sur bois 180 x 150

L'Ange bleu

La précision de l’imprécision

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La peinture de Véronique Talec est saisissante. Elle est crue, vive, enjouée et jetée avec la précision
de l’imprécision. Pas de manières, pas de savantes mixtures, pas ou presque pas de pinceaux, mais des élans
d’adrénaline, des élans de générosité guidés par une force qui vient de l’intérieur, des gestes qui proviennent de l’au-delà.

L’Ange bleu – acrylic et papier découpé sur bois 60 x 80